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Désordres créateurs

L'invention politique à la faveur des troubles

Publié le 16 avril 2014 Mis à jour le 17 avril 2014

Emmanuelle Tixier du Mesnil Gilles Lecuppre (dir.) Paris, Kime, 2014.

Au Moyen Âge, tant dans le monde islamique que dans l'Occident latin, le désordre politique est pensé en termes négatifs ; il ne saurait avoir d'effets vertueux et engendre immanquablement innovations blâmables et diableries. Le terme arabe de fitna exprime lui aussi la violence négative par excellence, celle dont les conséquences se résument à la destruction et à la remise en cause de l'unité de la communauté. Les réalités de la politique sont cependant loin de se conformer aux pieux souhaits des juristes et des lettrés, lesquels martèlent au fil des siècles leur détestation du désordre parce qu'il constitue justement le quotidien des cours. Or c'est souvent lors de ces soubresauts violents que l'histoire est la plus intéressante. Les temps troublés sont l'occasion d'inventer de nouvelles façons de gouverner, témoignant de la constance capacité d'adaptation de la science politique et de ses acteurs. Le désordre, sous ses différentes formes (schismes, sécessions, révoltes, guerres civiles, fitna) transforme les pratiques du pouvoir mais aussi les discours sur ce que doit être le bon gouvernement. Cet ouvrage se propose d'analyser quelques réponses médiévales originales aux situations de désordre, de l'Angleterre à l'Arabie, de la Suède à l'Espagne, du IXe au XVe siècle.

Mis à jour le 17 avril 2014