Publications 2009

Monique Cottret, Tuer le tyran ? Le tyrannicide dans l'Europe moderne, Paris, Fayard, 2009.
 
Monique Cottret est professeur d'histoire moderne à l'Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.

Le rideau s'ouvre sur la Florence du xvie siècle : Lorenzo de Médicis, alias Lorenzaccio, vient de poignarder son cousin Alexandre. Comme la politique, le tyrannicide moderne naît dans la patrie de Machiavel. L'ouvrage se termine avec l'exécution de Louis XVI en 1793. Dans l'Europe moderne, tuer le tyran peut devenir légitime, comme l'enseignent la Bible avec Judith trucidant Holopherne, et l'histoire ancienne célébrant Brutus assassin de César. Mais comment distinguer entre le roi et le tyran ? Saint-Just résout la question d'un trait : « On ne règne pas innocemment. » Monique Cottret montre que, entre les grands principes et laréalité, le choix n'est pas si simple. Dans le passage de la théorie raffinée à l'acte brutal, l'imaginaire tient une grande place : Jacques Clément, meurtrier d'Henri III, fut considéré par certains comme un saint alors que, trente ans plus tard, le couteau de Ravaillac, il y a tout juste quatre siècles, transforme Henri IV en héros. Charles Ier d'Angleterre, Pierre III de Russie, de quoi au juste étaient-ils coupables ? A quoi songeait Damiens, brandissant son canif contre Louis XV ?
C'est ici l'histoire politique d'une idée où la mort entretient des relations privilégiées avec le sacré.
 
Annette Becker, Apollinaire. Une biographie de guerre, Paris, Tallandier, 2009.

Annette Becker est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris Nanterre et membre d'HAR.

« J'ai tant aimé les Arts que je suis artilleur » écrivait Guillaume Apollinaire, engagé volontaire dès 1914. L'écrivain aux identités multiples - apatride patriote, soldat français au nom étranger - fait l'expérience des combats, de la peur, de la souffrance. Blessé à la tête - l'image héroïque du bandage est promise à une belle postérité, bien plus que la grippe espagnole qui l'emporte en 1918 -, il reste mobilisé à Paris. L'amoureux (Lou, Madeleine, Jacqueline), l'écrivain, le journaliste, le censeur (!), participe à la mise en forme publique, à la construction et reconstruction de l'immense événement 14-18. Lequel, en retour, nourrit son oeuvre d'écrivain et de critique d'art, l'amène à pousser au plus loin les frontières de l'avant-garde, de l'artisanat de tranchée au ready made en passant par Les Mamelles de Tirésias, pièce créée en 1917. À ses côtés, on croise, entre autres, Picasso, Tzara et Cendrars, Ernst, Duchamp, Larionov, Breton, Éluard, Chagall et Delaunay, Cocteau, des engagés volontaires et des embusqués, des anonymes qui ont partagé son quotidien dans les tranchées ou sur le front domestique. La correspondance de guerre de l'écrivain, ses écrits divers ne sont largement connus ou rétablis que depuis quelques années et le récit dans lequel il avait été enfermé est ici modifié. En un jeu de miroirs, le poète en guerre, combattant à la fois extraordinaire et banal, permet de mieux comprendre le conflit. Le suivre, c'est construire une guerre bien à lui, à l'aune de ses certitudes, de ses anxiétés, de ses rejets, et une guerre qui appartient à tous. La mémoire de son engagement et de sa blessure ont hanté des générations d'artistes et d'écrivains, français ou étrangers, qui continuent à s'interroger sur la Grande Guerre.

********************************************************************************

Catherine Vincent, Église et société en Occident, XIIIe-XVe siècle, Paris, Armand Colin, 2009.


Catherine Vincent est professeur d'histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.

********************************************************************************

Priscille ALADJIDI, Le Roi, père des pauvres,  France XIIIe-XVe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.

Priscille Aladjidi était ATER en histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre.
 

Ce livre, à la confluence de l'histoire religieuse et de l'histoire politique, propose d'étudier comment la charité, vertu chrétienne, est devenue aux derniers siècles du Moyen Âge une fonction politique : elle recouvre alors toutes les preuves de l'amour que le roi doit porter à ses sujets, notamment aux plus pauvres d'entre eux. La fi ure du roi, père des pauvres, devient ainsi un des fondements qui légitime le pouvoir monarchique.

Grâce à une documentation riche et variée comme les Miroirs des princes, les chroniques, les comptes, les ordonnances, les testaments ou encore l'iconographie, l'auteur confronte l'élaboration du discours théorique sur la charité avec l'attitude des rois et des reines de France à l'égard des indigents entre le XIIIe et le XVe siècle.

L'étude met en lumière les moyens utilisés par les théoriciens du pouvoir politique - auteurs de Miroirs comme théologiens - pour présenter la charité envers les pauvres. Intégrée à chaque acte de gouvernement, celle-ci participe de la définition de la royauté idéale. L'analyse des temps, des lieux et des modalités d'expression de la charité royale révèle ensuite la grande variété de la pratique des souverains français envers les indigents (dons en argent ou en nature, soin des malades...). Enfin, l'attention portée aux pauvres est rendue visible et publique par leur participation à différents types de cérémonies comme celle du lavement des pieds des pauvres le Jeudi Saint. Les indigents sont ainsi intégrés aux temps festifs et rituels de la vie du royaume.



*****************************************************************************

François Bougard, Michel Sot (ed.), Liber, Gesta, Écrire l'histoire des évêques et des papes, de l'Antiquité au XXIe siècle, Turnhout, Brepols, 2009.

François Bougard est professeur d'histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre et membre d'ARSCAN.

 

Très tôt les Églises chrétiennes ont pensé et écrit leur histoire, une histoire organisée autour de la succession des évêques, depuis les apôtres. Les catalogues antiques d'évêques de Rome ont permis d'établir au VIe siècle le premier Liber pontificalis, Livre des papes, continué jusqu'au IXe, puis au XIVe siècle, relayé ensuite par une histoire humaniste des pontifes, puis une histoire critique, universitaire et enfin médiatique en notre début de XXIe siècle. C'est à une reprise des travaux sur le Liber pontificalis et à une réflexion sur les histoires pontificales plus récentes qu'est consacrée la première partie de cet ouvrage. Le même souci de la liste ininterrompue des évêques depuis les apôtres «jusqu'à nos jours», d'une histoire qui se construit autour de la liste épiscopale, s'est exprimé dans les gesta episcoporum. Ces Gestes d'évêques rédigés dans de nombreuses cités épiscopales démontrent comment la lignée des évêques a progressivement mis en place les droits de l'Église de la cité, ses biens, ses monuments, sa liturgie, tout ce qui constitue l'Église au moment de l'écriture de l'histoire. Ces gestes d'évêques, dont les prototypes sont carolingiens, ont été eux aussi continués. Leur fonction a évolué, mais la conception de l'histoire reste la même : la continuité et la sainteté globale de la liste des pontifes est garante de la légitimité et de l'orthodoxie de l'Église du temps présent. La seconde partie du livre nous entraîne de Dalmatie, d'Italie et d'Espagne en Bavière, en Rhénanie et en France pour voir comment et pourquoi on a écrit l'histoire des évêques au Moyen Age, puis comment et pourquoi, aux époques moderne et contemporaine l'histoire érudite et critique a repris les écrits de ce type et les informations qu'ils portaient.

*****************************************************************************

François Bougard, Dominique Iogna-Prat, Régine Le Jan (éds.), Hiérarchie et stratification sociale dans l'Occident médiéval (400-1100), Turnhout, Brepols, 2009.

François Bougard est professeur d'histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre et membre d'ARSCAN.

Si la notion d'« ordre (s) » est familière aux historiens du Moyen Âge, il est loin d'en être de même pour celle de « hiérarchie ». Au reste, le terme n'a pas bonne presse chez les chercheurs en sciences humaines et sociales, qui s'en méfient pour ses relents d'Ancien Régime et préfèrent souvent parler de « stratifications sociales », comme si choisir, distinguer, hiérarchiser les valeurs n'étaient pas dans les mondes du passé comme dans celui d'aujourd'hui à la base même de l'action sociale.

D'origine grecque - hieros (sacré) et archos (fondement, commencement, commandement) - le terme « hiérarchie » est d'un emploi longtemps rare dans la latinité. Les concordances automatisées du latin permettent de savoir avec précision que le succès lexical de hierarchia n'est pas antérieur au tournant des années 800 et qu'il dépend directement de la traduction depuis le grec des écrits du Pseudo-Denys l'Aréopagite, spécialement la Hiérarchie céleste et la Hiérarchie ecclésiastique. Concomitance intéressante, l'adoption généralisée du terme hiérarchie dans l'Occident médiéval, entre le ixe et le xie siècle, est contemporaine d'une conception de la société rapportée à l'harmonie du cosmos qui fait du monde des hommes un reflet de l'ordonnancement voulu par Dieu - un ordonnancement propre à confondre ecclésial et social ou, dit autrement, à faire d'Église et société deux termes coextensifs. Dans cette logique, puisqu'il ne saurait y avoir de critère laïque d'appartenance aux groupes sociaux, le concept de hiérarchie permet au médiéviste de rendre compte de l'ensemble des processus d'organisation d'une société stratifiée parce qu'aspirée vers le divin. Il permet autant de décrire un jeu de places que de saisir la dynamique de processus à l'œuvre dans la grande fabrique du social.

*****************************************************************************

Anna Bellavitis, Laurence Croq, Monica Martinat (dir.), Mobilité et transmission dans les sociétés de l'Europe moderne, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009.

Anna Bellavitis et Laurence Croq sont maîtres de conférences en histoire moderne et membres du CHISCO.

Actes des colloques tenus à l'Université Paris Nanterre Mobilités géographiques et sociales en Europe (XVIe-XVIIIe siècles) (septembre 2005), Les contraintes de la transmission à l'époque moderne. Enjeux symboliques et patrimoniaux (décembre 2006).

Entre Paris et Genève, de Turin à Venise, cet ouvrage renouvelle les approches traditionnelles des sociétés de l'Ancien Régime en interrogeant la reproduction et la mobilité sociale associées à la mobilité géographique. Il insiste sur les difficultés rencontrées par les acteurs et les solutions qu'ils sont amenés à inventer. Comment les familles de la noblesse, du commerce et de l'artisanat organisent-elles la transmission de leurs patrimoines matériels et symboliques pour se perpétuer ? Comment les groupes (familiaux et socio-professionnels) contrôlent-ils leur renouvellement ? Quelle est la part du libre choix et de la contrainte dans les trajectoires des individus qui migrent ? Pourquoi se convertit-on ?

 

Les contributions des historiens et d'historiennes réunies dans ce volume proposent des réponses à ces questions en reconstituant les parcours d'humbles ouvriers, d'artisans, de marchands et de nobles, d'héritiers et d'hommes nouveaux. Elles établissent aussi un dialogue entre différents courants de l'histoire sociale, à la croisée de l'histoire du genre, des catégories sociales et de la micro storia. Grâce à des sources variées, elles dessinent les vies et les destins d'hommes et femmes oubliés et célèbres.

Priscille ALADJIDI, Le Roi, père des pauvres,  France XIIIe-XVe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.

Priscille Aladjidi était ATER en histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre.
 

Ce livre, à la confluence de l'histoire religieuse et de l'histoire politique, propose d'étudier comment la charité, vertu chrétienne, est devenue aux derniers siècles du Moyen Âge une fonction politique : elle recouvre alors toutes les preuves de l'amour que le roi doit porter à ses sujets, notamment aux plus pauvres d'entre eux. La fi ure du roi, père des pauvres, devient ainsi un des fondements qui légitime le pouvoir monarchique.

Grâce à une documentation riche et variée comme les Miroirs des princes, les chroniques, les comptes, les ordonnances, les testaments ou encore l'iconographie, l'auteur confronte l'élaboration du discours théorique sur la charité avec l'attitude des rois et des reines de France à l'égard des indigents entre le XIIIe et le XVe siècle.

L'étude met en lumière les moyens utilisés par les théoriciens du pouvoir politique - auteurs de Miroirs comme théologiens - pour présenter la charité envers les pauvres. Intégrée à chaque acte de gouvernement, celle-ci participe de la définition de la royauté idéale. L'analyse des temps, des lieux et des modalités d'expression de la charité royale révèle ensuite la grande variété de la pratique des souverains français envers les indigents (dons en argent ou en nature, soin des malades...). Enfin, l'attention portée aux pauvres est rendue visible et publique par leur participation à différents types de cérémonies comme celle du lavement des pieds des pauvres le Jeudi Saint. Les indigents sont ainsi intégrés aux temps festifs et rituels de la vie du royaume.
François Bougard, Régine Le Jan, R. McKitterick (ed.), La culture du Haut Moyen Âge. Une question d'élites ?, Turnhout, Brépols, 2009.

François Bougard est professeur d'histoire médiévale à l'Université Paris Nanterre et membre d'ARSCAN.

Quatrième volet de la série sur « les élites au haut Moyen Âge », l'ouvrage explore l'aspect culturel de la question, autour de quatre thèmes : « sociologie et sociographie des élites », « formes et pratiques d'une culture d'élites », « culture et lien social », « culture des clercs, culture des laïcs : formes et produits ». Les élites se définissent-elles et se reconnaissent-elles par l'usage de langages propres et comment peut-on apprécier la différenciation des langues à l'intérieur même des élites ? Certains produits culturels sont-ils particulièrement destinés aux élites et quelle est leur place dans le système global d'échange ? Comment les commandes (manuscrits, constructions, objets du décor) et les soutiens aux médiateurs culturels (précepteurs, écolâtres, missionnaires) contribuent-ils à légitimer la domination, à renforcer la hiérarchie et à soutenir les réseaux ? Y a-t-il une relation entre la hiérarchie des savoirs et la hiérarchie des pouvoirs et la culture est-elle signe de légitimation d'une position dans la hiérarchie ? Assure-t-elle des possibilités d'ascension sociale ? Dans la hiérarchie laïque, ecclésiastique ? Les détenteurs d'un savoir spécifique occupent-ils une position privilégiée ? Quel est l'impact des transformations politiques et sociales brutales, comme les conquêtes, sur les modèles culturels élitaires ? Y-a-t-il des résistances et des phénomènes de marginalisation de certains modèles culturels ? En envisageant la culture sous toutes ces formes comme élément et critère de distinction des élites, par l'analyse de sa place dans les stratégies de reproduction, de hiérarchisation et de mobilité sociale, les auteurs du présent volume se sont efforcés de répondre à la plupart de ces questions dans une enquête européenne qui couvre les VIe-XIe siècles.

Nicole Edelman, Jean-Pierre Peter et Luis Montiel (éd.), Histoire sommaire de la maladie et du somnambulisme de Lady Lincoln, Paris, Tallandier, 2009.

Nicole Edelman est maître de conférences en histoire contemporaine et mmbmre d'HAR.

************************************************************************

Nicole Edelman (dir.), Savoirs occultés: du magnétisme à l'hypnose, Revue d'histoire du XIXème siècle, n° 38, 2009/1.

Nicole Edelman est maître de conférences en histoire contemporaine et mmebre d'HAR.

*******************************************************************

Emmanuelle Tixier et B. Foulon, Al-Andalus. Anthologie, Paris, GF Flammarion, Paris, 2009.

Emmanuelle Tixier est maître de conférences en histoire médiévale  et membre du CHISCO.

*******************************************************************

Franck Collard (dir.), Le poison et ses usages dans l'Occident médiéval, Cahiers de Recherches Médiévales, n°17, 2009.

Franck Collard est professeur d'histoire médiévale à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.


*******************************************************************

Catherine Vincent,  Bruno Maes et Daniel Moulinet (dir.), Jubilé et culte marial : actes du colloque international Le Puy-en-Velay, 8-10 juin 2005, Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne, 2009.

Catherine Vincent est professeur d'histoire médiévale à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.

*******************************************************************

Marc Belissa, Yannick Bosc et Florence Gauthier (dir.), Républicanismes et droit naturel. Des Humanistes aux Révolutions des droits de l'homme et du citoyen, Paris, Kimé, 2009.

Marc Bélissa est maître de conférences en histoire moderne à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.

*******************************************************************

Patrice Baubeau, Chantal Cossalter et Catherine Omnès (dir.), Le salariat bancaire : enjeux sociaux et pratiques de gestion, Nanterre, Presses Universitaires Paris Nanterre, 2009.

Patrice Baubeau est maître de conférences en histoire contemporaine et membre de l'IDHE.

Mis à jour le 24 mai 2017