Publications 2008

Bruno Dumézil, La reine Brunehaut, Paris, Fayard, 2008.

Au printemps 581, deux armées se préparent à s'affronter dans la plaine de Champagne. L'enjeu de la bataille est le contrôle de l'Austrasie, le plus grand des royaumes mérovingiens. Soudain, une femme en armes apparaît entre les lignes ennemies et exige des guerriers qu'ils mettent fin à leur querelle. Par ce fort belliqueux geste de paix, Brunehaut vient de faire son entrée dans l'Histoire.

 

Cette grande dame du vie siècle souffre pourtant de la légende noire attachée à son nom. Trop souvent, son règne est décrit comme une suite de meurtres, de vengeances et de sacrilèges, dont le moteur aurait été une haine inexpiable envers sa belle-sœur Frédégonde. Quant à l'épouvantable supplice qu'elle subit en 613, on le donne généralement en modèle de la barbarie mérovingienne. Par-delà l'image d'Epinal, il est aujourd'hui nécessaire de revenir aux sources contemporaines. Le rôle du médiéviste est de relire ces textes, de les confronter avec les résultats des disciplines nouvelles, pour bâtir un récit plus attentif à la vérité historique ; peut-être moins « romantique », mais tout aussi vivant et trépidant.

 

Brunehaut retrouve alors sa véritable dimension, gigantesque, à la mesure d'un royaume qui s'étendait de la Bretagne à l'Adriatique et du Pays basque aux frontières du Danemark. Là, pendant près de quarante ans, cette « Barbare » œuvra à la préservation de la civilisation romaine. Sous son règne, l'autorité de l'Etat, le principe d'un impôt équitable et la littérature classique vécurent un été indien. Mais Brunehaut fut aussi une femme dépourvue de toute nostalgie. Sa pratique subtile de la justice et son usage des relations d'homme à homme - ou doit-on dire de femme à homme ? - font d'elle l'une des créatrices de la civilisation médiévale. Amie des papes et des moines réformateurs, elle rendit également possible l'évangélisation de l'Angleterre et contribua grandement à l'émergence de la chrétienté occidentale.

 

A la rupture entre Antiquité et Moyen Age, entre passion pour le pouvoir et espoir permanent d'une existence paisible, Brunehaut est un personnage étrange et complexe, une figure qui mérite assurément d'être redécouverte.


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Nicole Edelman, Voyance et paranormal, Paris, Seuil, 2008.


Nicole Edelman est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Université Paris Nanterre et membre d'HAR.

Photographies, œuvres picturales, caricatures, dessins, affiches, cinéma... représentent à profusion les phénomènes de la voyance et du paranormal qui font intimement partie de nos sociétés occidentales contemporaines.
Dans un dialogue perpétuel avec l'image, le texte interroge les trois derniers siècles de notre histoire contemporaine dans le cadre d'une civilisation européenne et nord-américaine. L'ouvrage a ainsi pour ambition d'analyser et de rendre intelligible les raisons de l'existence de la voyance, montrant toute la difficulté à tracer des frontières claires entre rationnel et irrationnel, entre science et religion, entre savoir et croyance. Il met au jour son histoire avec ses transformations, indissociable de ses ancrages culturels, géographiques et historiques.

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Anna Bellavitis, Famille, genre, transmission à Venise au XVIe siècle, Rome, Ecole française de Rome, 2008

Ce livre analyse les normes et les pratiques de la transmission et de la reproduction sociale à partir d'une approche attentive à la structure de la société vénitienne et dans une perspective de genre. L'analyse des testaments d'hommes et femmes des milieux de l'artisanat, du commerce, des professions et des fonctionnaires montre des choix spécifiques et qui peuvent trouver des explications cohérentes dans la structure de la société vénitienne et de son évolution au XVIe siècle. On découvre des solidarités de genre dans les testaments de femmes qui défendent les libertés de leurs filles, contre les intérêts de la frérèche marchande mais aussi des solidarités entre mari et femme dans les milieux populaires où les biens des conjoints sont mis en commun dans l'entreprise familiale. Veuves et mères ne sont pas seulement protégées par la loi, elles en reçoivent aussi des droits qui, dans les moments de rupture et de crise, contribuent à redistribuer les rôles dans la famille. C'est quand elles accèdent à des responsabilités et des rôles qui ne leur sont pas «naturellement » attribués, que les femmes laissent des traces dans la documentation.


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Michel Lescure et Sylvie Guillaume (dir.), Les PME dans les sociétés européennes de 1880 à nos jours, Bruxelles, Peter Lang, 2008.


Michel Lescure est professeur d'histoire contemporaine à l'université Université Paris Nanterre et membre de l'IDHE.


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Benoît Grévin, Annliese Nef, Emmanuelle Tixier (dir.), Chrétiens, juifs et musulmans dans la Méditerranée médiévale. Études en hommage à Henri Bresc, Paris, De Boccard, 2008.

Emmanuelle Tixier est maître de conférences en histoire médiévale à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.


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Henri Bresc, G. Dagher et Ch. Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen-âge et époque contemporaine, Paris, Bouchène, 2008.

Henri Bresc est professeur d'histoire médiévale à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.


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Gabriel Bonnot de Mably, Du Gouvernement et des Loix de la Pologne, suivi de De la situation politique de la Pologne en 1776 et Le Banquet des politiques, édition, introduction et notes de Marc Belissa, Paris, Kimé, 2008.

Marc Belissa est maître de conférences en histoire moderne à l'université Université Paris Nanterre et membre du CHISCO.
 

Mis à jour le 09 décembre 2013